Le Val d’Amour recense 63 hébergeurs. Et ils ne sont pas concentrés sur les deux centres-bourgs du territoire, Mont-sous-Vaudrey et Mouchard, au contraire. Ils se répartissent équitablement d’est en ouest et on trouve au moins une solution d’hébergement touristique dans chaque village de la communauté de communes, hormis Villeneuve-d’Aval. La variété de ces hébergements est un atout pour le Val d’Amour. Ils participent à la hausse de fréquentation qu’enregistre la région depuis 2022.
Des hébergements diversifiés et répartis sur tout le territoire
Dans le Val d’Amour, les hébergements touristiques sont dominés par les campings, les gîtes, les chambres d’hôtes et les meublés de tourisme. On compte ainsi 6 campings sur le territoire. Deux d’entre eux se situent à Ounans ; les autres se trouvent à Champagne-sur-Loue, à Montbarrey, à Port-Lesney et à Belmont.
Les chambres d’hôtes, gîtes et meublés sont au nombre de 40. Parmi eux figurent deux adresses « insolites ». La première, à Ecleux, propose des séjours en roulotte et fait office de gîte d’étape pour les cavaliers sur le Jura du Grand Huit. La seconde, à Mont-sous-Vaudrey, mise sur l’originalité de nuits passées dans des cabanes perchées en haut des arbres.
L’offre hôtelière se porte à 6 établissements, dont un Relais & Château à Port-Lesney. Elle est renforcée par 4 gîtes de groupe. L’un deux se situe à Chamblay, tandis que les 3 autres se trouvent à Villers-Farlay.
Toutes les adresses des hébergements touristiques du Val d’Amour se trouvent sur le site internet de la communauté de communes.
À Villers-Farlay, des gîtes de groupe et des activités pour tous
Déjà au début des années 2000, alors qu’il gère Val’Nature à Ounans, Ludovic Goguilly déplore le manque d’hébergements de groupe sur le territoire, une lacune qui freine le développement de la base de loisirs. Avec son frère Michaël, il souhaite pallier ce manque et, après un échec, ils ouvrent un premier gîte à Villers-Farlay en 2012 suivi d’un deuxième et d’un troisième en 2020.
« Ces trois gîtes se situent dans deux maisons distantes de 200 mètres. En tout, on peut organiser 48 couchages », détaille Ludovic Goguilly. Au total, ce sont 3 permanents et une dizaine d’associés qui gèrent ces hébergements de groupe ; ils sont aidés de personnel recruté notamment auprès de l’association Tempo à Ounans et de l’ESAT d’Arbois.
Des artisans du tourisme
En plus de proposer une solution d’hébergements pour les groupes, le gérant multiplie les services afin de permettre à ses clients de personnaliser leur séjour. « On ne propose pas la réservation en ligne, car j’aime avoir les clients en direct pour comprendre leurs attentes et leur proposer une solution clé en main. On construit le séjour à partir de leur idée initiale. On fait vraiment de l’artisanat du tourisme. » Ainsi, les hôtes peuvent bénéficier d’un service de restauration 100 % frais et local, lequel est assuré par Sucré-Salé, traiteur à Villers-Farlay. Ils peuvent également profiter de nombreuses activités de pleine nature, encadrées par des guides diplômés d’Etat : canoë-kayak, canyoning, raquettes, ski de fond, VTT, équitation, parapente…
Séjours tourisme et handicap
Par ailleurs éducateur spécialisé, Ludovic Goguilly est sensible aux questions de la protection de l’enfance, du handicap et de l’exclusion. Ainsi, les gîtes accueillent des publics médico-sociaux dont il connait les besoins. « Quand on a monté les gîtes, on a tout de suite voulu qu’ils soient accessibles au plus grand nombre, explique-t-il. Deux d’entre eux sont adaptés PMR (personnes à mobilité réduite, ndlr) et on a des chambres calmes et rassurantes, qui peuvent recevoir des personnes ayant des troubles cognitifs ou un handicap mental. S’il le faut, on médicalise les lits. La restauration s’adapte aussi : elle prend en compte les allergies, mais aussi les éventuels problèmes de déglutition et de mastication. » Les activités sont également adaptées : calèche, canoë en eaux calmes, médiation animale, arts plastiques, clown relationnel, etc.
Une activité dépendante de la qualité du patrimoine naturel et bâti
Après des années COVID en dents de scie, la fréquentation des gîtes de Villers-Farlay semble suivre à nouveau une courbe ascendante. « Nous avons du monde toutes les semaines. Notre clientèle est composée à 45 % de particuliers, des familles et des amis qui organisent des séjours loisirs ou festifs, à 45 % d’associations et à 5 % de professionnels qui occupent les lieux pour des séminaires, des incentives, etc. »
Même si les affaires reprennent, Ludovic Goguilly reste prudent : « Nous sommes dépendant du tourisme dans le Val d’Amour. Quelle que soit la qualité de notre prestation, si les forêts, les cours d’eau et le patrimoine bâti ne sont pas entretenus, nous perdrons notre clientèle. » L’hôte se dit toutefois rassuré par la politique touristique que mène la communauté de communes, notamment de par son rapprochement avec l’office du tourisme Loue-Louison. « C’est un partenariat très intéressant pour nous, avec un office qui prend le Val d’Amour au sérieux et qui s’appuie sur ses ressources pour compléter son offre, sans discrimination. Nous ne pouvons que les en remercier. »
Sites internet :
Tous au camping !
Le Jura fait partie des destinations préférées des campeurs. Et dans le Val d’Amour aussi, ils sont nombreux à venir planter leurs tentes au bord de la Loue ou dans des villages où calme et activités se conjuguent harmonieusement. Ainsi à Montbarrey, les touristes comme les locaux profitent des animations proposées par Romain Berthod, gérant du camping Les 3 Ours au côté de Myriam Marlin.
« Pendant la haute saison, du 8 juillet au 25 août environ, on organise des soirées pizzas karaoké tous les mardis soir », explique Romain Berthod. « Elles attirent les jeunes du coin, mais ce sont quand même les Néerlandais qui mettent l’ambiance ! », reconnait le gérant. « Les jeudis soir, on accueille un marché sur le parking du camping, de 18h à 20-21h, continue-t-il. Les exposants sont de plus en plus nombreux d’année en année. On trouve des bracelets, des pierres, de la gravure sur verre, des objets en bois… » Et le camping Les 3 Ours propose une petite originalité au parfum de bien-être : « Sur le marché, on a aussi un salon de beauté ambulant, un camping-car avec onglerie, maquillage et massages. »
C’est en 2019 que Romain Berthod a repris le camping de Montbarrey, fondé en 1972. « J’ai toujours aimé le camping, explique le quinquagénaire originaire de Mont-sous-Vaudrey. Et je connaissais le bar-restaurant du camping, car je faisais du foot ici. Quand les anciens propriétaires ont pris leur retraite, j’ai saisi l’occasion. »
Aujourd’hui, le camping 3 étoiles compte 77 emplacements et 23 locations, des mobil homes et des lodges répartis sur près de 6 hectares en bord de Loue. En plus des rendez-vous hebdomadaires du mardi et du jeudi, le camping organise d’autres animations destinées aux campeurs et aux locaux. Ainsi, le 28 juin prochain, c’est le groupe franc-comtois Ivanov, auteur du tube « Les Nuits sans Soleil », qui sera invité pour un concert gratuit.
Informations pratiques
Camping Les 3 Ours
28 rue du Pont, 39380 Montbarrey
https://juracamping.fr/
En été, les campeurs multiplient par quatre la population d’Ounans
Comment expliquer la présence de deux campings à Ounans ?
Le camping du Val d’Amour existe depuis 1973 : c’est la 3e génération qui le gère. Et l’autre camping, au bord de la Loue, a lui aussi été géré de père en fils jusqu’à sa reprise par le groupe Huttopia. Ce n’est pas étonnant qu’on ait ces deux campings, car notre village est très accueillant.
Quelles sont les retombées économiques pour le village ?
Il y un impact économique certain. En été, il y a beaucoup de touristes qui cherchent leur pain le matin à l’épicerie. La fruitière profite aussi de cette manne. Et puis, leur présence met de l’ambiance dans le village.
Quel est l’impact de ces deux campings sur la vie des habitants ?
Du 14 juillet au 15 août, si les campings sont pleins, la population d’Ounans passe de 340 habitants à 1 400 environ ! Mais dans le village, cela ne nous perturbe pas ; il y a un peu plus de circulation, mais pas de vraies perturbations. Les touristes assistent à notre feu d’artifice du 14 juillet et au marché nocturne.
Et avec Val’Nature et le Loue-Bar, nous accueillons encore une autre clientèle. Beaucoup d’habitants du village et des villages alentours viennent à Ounans pour passer une soirée à écouter de la musique tout en mangeant une planche apéro au bord de la rivière. Le camping du Val d’Amour organise aussi des weekends d’intégration pour les étudiants : ça rajeunit quelque peu la population.
Une fréquentation touristique en hausse
Dans quelle mesure la région est-elle fréquentée par les touristes ?
Selon le Comité départemental du tourisme (CDT), avec 1 194 000 nuitées françaises extra-départementales, le Pays de Dole et le Val d’Amour enregistrent une hausse de fréquentation de 3 % entre 2022 et 2023. Le Doubs représente 12 % des nuitées touristiques ; il est suivi de la Côte d’Or (8,20 %) et du Rhône (4,90 %).
On comptabilise par ailleurs 624 600 nuitées étrangères, soit 10 % de plus qu’en 2022. Avec 25 100 nuitées (28,60 %), les Allemands sont les plus représentés, suivis par les Néerlandais (15,80 %) et les Suisses (10,90 %).
Des pics de fréquentation ont lieu sur les longs weekends de mai, à Noël, à Pâques et à la Toussaint ainsi qu’au 14 juillet. On retrouve aussi une hausse de la fréquentation touristique étrangère et française au moment du festival No Logo en août.
Quels sont les principaux attraits touristiques du territoire ?
En première position, on retrouve Arc-et-Senans et la Saline Royale, grand site UNESCO qui a enregistré plus de 83 000 visiteurs en 2023, soit 13 % de plus que l’année précédente. Ornans, où se situe le musée Courbet, séduit également les touristes. Le patrimoine naturel est aussi apprécié, à commencer par les sources du Lison et de la Loue. L’Eurovélo 6 (Atlantique-Mer Noire), qui traverse la région entre Dole et Besançon, fait aussi partie des raisons pour lesquelles les touristes visitent notre territoire.
Quelles sont les retombées économiques de cette fréquentation ?
Toujours selon le CDT, en 2022, le Jura a collecté 1,91 million € de taxe de séjour. On recense par ailleurs sur le département plus de 4 400 emplois liés au tourisme ; plus de 40 % d’entre eux concernent l’hébergement.
