Plus d’un Français âgé de plus de 18 ans sur deux pratique la randonnée. Accessible à tous et source de bien-être, cette discipline compte ainsi quelque 27 millions d’adeptes *. Et parmi eux, ils sont nombreux à sillonner les 5 000 kilomètres de sentiers balisés que compte le Jura. Le paradis des marcheurs offre également de quoi se dépenser à vélo, à cheval ou encore en canoë. Et ce, dès le Val d’Amour, territoire dont les sentiers s’adressent tant aux amateurs qu’aux sportifs entrainés.
* Chiffres Fédération Française de Randonnée (FFR).
A pied, à cheval, à vélo… et même en canoé
Le Val d’Amour compte 240 km de sentiers balisés. Ils accueillent les marcheurs, mais aussi les vététistes, les cyclistes et les cavaliers, quels que soient leur niveau et leur âge. Le territoire compte notamment :
Des chemins de petite randonnée (PR), de grande randonnée (GR) et de grande randonnée de pays (GRP).
Des véloroutes, dont l’Eurovélo 6, spécialement balisées et sécurisées pour la pratique du vélo et du VTT.
Des voies vertes, réservées aux piétons, aux cavaliers et aux vélos.
Des circuits VTT homologués FFC et FFCT.
Des itinéraires balisés « Jura du Grand Huit » pour les cavaliers.
Et avec la Loue, les adeptes de sorties en canoë ne sont pas en reste, d’autant que des loueurs de matériel se trouvent à Ounans et à Port-Lesney.
Sur le site internet de la communauté de communes du Val d’Amour, 24 itinéraires de randonnée sont décrits. Ils sont disponibles au téléchargement, aux formats PDF, KML et GPX.
En profiter pour découvrir le patrimoine bâti
La randonnée est l’occasion de pratiquer une activité physique, seul ou en groupe, et de se ressourcer au grand air. La marche permet également de découvrir des éléments de patrimoine souvent inconnus. Au gré de vos promenades, vous aurez tout le loisir d’en savoir plus sur :
Les baraques du 14 à La Vieille-Loye
Le château de Vaulgrenant à Pagnoz
Le four de tuiliers à Villers-Farlay
Une portière à radeaux à Cramans (Moulin Toussaint)
L’église Saint-Christophe à Chissey-sur-Loue
Le moulin du Val d’Amour à Vaudrey
Le pont Bow String à Port-Lesney
Un « travail » à ferrer à Villeneuve-d’Aval
Les ports aux bois à Chamblay et Montbarrey
La rando, une des activités préférées des séniors
Sur les plus de 400 clubs que compte la Fédération Française Retraite Sportive, 9 se situent dans le Jura. Ainsi à Mont-sous-Vaudrey, la Retraite Sportive du Val d’Amour propose diverses activités aux plus de 55 ans : gymnastique, tai-chi, danse en ligne… et randonnée.
Présidée par Daniel Chaudot, l'association créée en 2020 dénombre aujourd’hui 120 adhérents environ, âgés en moyenne de 66 ans. Parmi eux, des marcheurs, et surtout des marcheuses (75 % des adhérents sont des femmes), qui se donnent rendez-vous chaque semaine pour une promenade adaptée à leurs envies et à leurs capacités.
« On propose la petite randonnée, énumère Daniel Chaudot, une boucle de 6-8 km à proximité de Mont-sous-Vaudrey et à laquelle participent 30 à 40 personnes tous les lundis. C’est la formule la plus populaire », se réjouit-il. « Pour une grande randonnée, nous partons en groupe de 10-20 personnes pour la journée et faisons entre 12 et 15 km de marche dans un rayon de 30-60 minutes autour de Mont-sous-Vaudrey », continue le président de l’association et lui-même animateur. « Enfin, les plus aguerris peuvent aussi pratiquer la marche nordique, une discipline physique et technique qui inclut dénivelé et cardio. »
Et les séniors ne ratent aucune des randonnées programmées. « La météo n’a pas été clémente en début d’année. Et pour autant, j’ai dû annuler une seule date à cause du manque d’inscrits. » Ce qui explique le succès de ces balades en groupe : « la convivialité ! », s’exclame Daniel Chaudot. « La marche aide à rester en forme, à découvrir des sites comme le Saut des Pucelles ou le Mont Roland, mais aussi à rencontrer des gens. ». D’ailleurs, l’association organise une Journée de la convivialité le 4 juillet à l’Etang Rouge de Mont-sous-Vaudrey.
Informations pratiques :
Retraite Sportive du Val d’Amour (RSVA)
Tél. : 06 25 96 05 36
Zoom sur la 33e édition de la Randonnée du Val d’Amour
Cette année, la Randonnée du Val d’Amour s’est tenue à Belmont, le 26 mai dernier. Pour cette 33e édition, l’objectif reste le même : « faire se retrouver les gens et leur faire découvrir un territoire », explique Jean-Marie Truchot, Vice-Président en charge du développement touristique et du soutien aux acteurs du tourisme. Au programme, de la marche et du VTT, mais aussi une balade pour les enfants en compagnie de membres d’associations telles que la LPO et le Conservatoire d’Espèces Naturelles. « La manifestation rassemble chaque année 600 personnes environ, détaille l’élu. Les deux tiers ne sont pas du Val d’Amour ; ils viennent spécialement de Dijon, de Besançon… On parvient à capter ce public habitué de ce type de rendez-vous sportifs. Et on peut espérer qu’ils reviennent sur le territoire. » La prochaine édition de la Randonnée du Val d’Amour se tiendra au printemps 2025 dans une autre commune de l’intercommunalité. À suivre.
Sans les bénévoles, pas de sentiers de randonnée
Sans eux, les sentiers de randonnée pourraient tout simplement disparaitre. Ce sont en effet des bénévoles qui assurent leur entretien, en signalant les incidents, tels qu’un arbre tombé en travers du chemin, et en renouvelant le balisage. Chaque association du territoire se voit ainsi confier par la communauté de communes un secteur. Celui-ci compte des chemins PR (Promenades et Randonnées), balisés en jaune, et des chemins GRP (Grande Randonnée de Pays), balisés en jaune et rouge. Les clubs ayant une licence FFR (Fédération Française de Randonnée) doivent également surveiller les GR (Grande Randonnée), balisés quant à eux en blanc et rouge.
Basé à Grange-de-Vaivre, le club des Vagabonds doit ainsi entretenir le balisage d’une trentaine de kilomètres de l’Echappée Jurassienne. « Nous avons 6 baliseurs formés, explique Claude Masuyer, présidente de l’association. Chaque année, nous consacrons environ 12 jours au balisage des chemins ». Leurs missions : repeindre, à l’aide d’un pochoir, les marques qui se seraient estompées, ajouter de nouvelles balises à des points stratégiques, les rendre visibles en coupant les branches qui auraient poussé d’une saison sur l’autre, etc.
« Nous avons tous suivi une formation avec la fédération, car on ne balise pas n’importe comment, détaille Claude Masuyer. Par exemple, on ne peut pas planter un clou ou des agrafes dans un arbre vivant. Et le pochoir nous aide à avoir la bonne largeur de trait et le bon écartement entre les traits. Quand je balise, j’essaye aussi de me mettre à la place de quelqu’un qui ne connait pas le coin. Cela me permet de ne pas oublier un virage ou un carrefour qui, pour moi qui suis habituée, semble évident. » Et pour ne pas se tromper dans l’ordre des couleurs des GR et des GRP, la randonneuse à un truc : « Je me dis : ‘La neige est sur le toit’. Le trait blanc, ou jaune, est toujours au-dessus ! »
Le club des Vagabonds organise des randonnées à la journée (20-25 km) et des randonnées douces (10-15 km sans dénivelé). Si vous souhaitez les rejoindre, contactez Claude Masuyer au 06 83 60 05 24.
« Un territoire de balade plus que de randonnée »
Le Val d’Amour est-il un territoire à randonnée ?
C’est un territoire de balade plus que de randonnée. Le château de Vaulgrenant, au-dessus de Pagnoz, est sans doute le point le plus élevé du Val d’Amour. Avec un terrain à 50 % plat et à 50 % nivelé, on ne saurait viser un public qui aime marcher dans les Alpes. En revanche, le Val d’Amour est idéal pour une balade en famille, tranquille, sans le côté sportif. Et pour autant, il peut aussi servir de point d’étape pour l’itinérance, par exemple dans le cadre de l’Echappée Jurassienne.
Quels sont ses atouts ?
Nous disposons d’un espace naturel sans grande difficulté, idéal pour une pratique légère de la randonnée. Cela répond aux besoins d’un certain public, comme les familles ou les retraités actifs. Qui plus est, la forêt de Chaux est bien aménagée. Et ce n’est pas partout qu’on a une telle forêt ! Il faut savoir en profiter, même s’il reste des choses à mettre en place pour valoriser ses sentiers. Enfin, on peut aussi marcher au bord de la Loue. Côté forêt et côté rivière, les marcheurs profitent d’un cadre naturel et frais.
Comment se porte l’économie liée à cette activité ?
Pour la marche et l’itinérance, le Val d’Amour compte quelques hébergeurs. Les cyclistes arrivent avec leur vélo dans les campings du territoire ; nous n’avons pas de loueurs de VTT ou de vélos à assistance électrique. Toutefois, certains hébergeurs prêtent des deux roues. Les cavaliers peuvent faire halte à Ecleux et dans la clairière de Chaux. Et les amateurs de canoë ont la possibilité de louer du matériel, à Ounans ou à Port-Lesney.
Du Val d’Amour aux Rousses avec l’Echappée Jurassienne
Le Val d’Amour se situe au départ d’un des plus beaux itinéraires de France : l’Echappée Jurassienne. Lancé en 2013, ce parcours de 352 km homologué GR (GR59, GR559, GR509 et GR5) relie Dole à Saint-Claude en passant par les Rousses. Depuis 2021, à partir de la station jurassienne, il est aussi possible de rejoindre Nyon, en Suisse, par la Dôle.
Traversant le massif d’ouest en est, cet itinéraire joue le rôle de locomotive dans l’offre de randonnée que propose le Jura, au même titre que la célèbre GTJ (Grande Traversée du Jura). En 2021, l’Echappée Jurassienne a comptabilisé 3 000 à 3 500 nuitées, ce qui représente 200 000 euros de retombées économiques directes*.
Si vous souhaitez vous frotter à cet itinéraire mythique, sachez que ses premiers kilomètres dans le Val d’Amour sont accessibles au plus grand nombre. En effet, entre Dole et Salins-les-Bains, le dénivelé reste faible.
La première étape relie, à travers la forêt de Chaux, la cité de Pasteur et La Vieille-Loye, où les marcheurs découvrent les baraques du 14. Les quelque 14 km de cette randonnée demandent 3h30 d’effort environ. La 2e étape rejoint Arc-et-Senans et la Saline Royale ; elle compte un peu plus de 16 km pour une durée de 4h environ. L’étape suivante vous emmène jusqu’à Salins-les-Bains sur 22 km pour 6 h de marche environ. Elle emprunte en partie le chemin des Gabelous.
Les plus aventureux pourront naturellement explorer les 17 autres étapes de l’Echappée Jurassienne. Et avec plus de 180 hébergements et un service de portage de bagages, ce parcours est idéal pour s’essayer à l’itinérance, que ce soit sur 3, 5, 10 ou 15 jours.
Toutes les informations sur l’Echappée Jurassienne se trouve sur le site Jura Tourisme
*Bilan saison 2021 édité par le CDT Jura.
Jean-Pierre Amet ©
À la découverte des chemins de Cluny
Un autre itinéraire de randonnée parcourt le Val d’Amour, un chemin de Cluny qui, depuis Dole, traverse la forêt de Chaux, parallèlement à l’Echappée Jurassienne. Initialement, ce parcours de 550 km part de Payerne, en Suisse, pour rejoindre la commune de Saône-et-Loire, foyer de l’ordre bénédictin. Deux variantes sont désormais possibles, au départ de Morteau et de Dole. Ces tronçons permettent aux randonneurs de traverser l’arc jurassien avant de rejoindre Cluny et le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
« Avec ces variantes du chemin de Cluny qui intègre les flux de Compostelle, on peut pérenniser l’hébergement touristique, voire impulser la création de nouveaux hébergements, explique Robert Gros, président de l’association Chemin de Cluny Bourgogne-Franche-Comté fondée en 2016. Les hébergeurs apprécient d’être référencés sur ce type d’itinéraires. Certains adaptent leur offre à cette clientèle de marcheurs ; et ils remplissent leurs chambres sur des périodes parfois creuses de l’année. Grâce à un tel itinéraire, on participe à dynamiser les territoires, d’un point de vue tant économique que touristique ».
Cet itinéraire pourrait ainsi devenir aussi populaire que le Chemin de Stevenson (GR70), qui traverse les Cévennes ou le Chemin de Saint-Guilhem-le-Désert, qui sillonne la Lozère, le Gard, l’Aveyron et l’Hérault. « L’année dernière, nous avons enregistré 70 inscriptions, détaille Robert Gros. C’est un beau chiffre. Les gens nous contactent pour que nous les aidions à préparer leur itinéraire. La plupart des marcheurs réalisent le parcours en 3 fois, avec hébergement, en autonomie ou en mixant ces deux solutions. »
L’itinéraire relie 26 sites clunisiens et traverse 16 communautés de communes, dont le Val d’Amour, partenaire de l’association. Même s’il s’inspire de l’ordre religieux des Bénédictins, le chemin de Cluny n’a pas la dimension spirituelle d’un Saint-Jacques-de-Compostelle ou de la via Francigena, qui relie Canterburry et Rome. « Notre association a été créée pour mettre en valeur le patrimoine, clunisien bien sûr, mais aussi le patrimoine naturel et bâti local. Ainsi, l’itinéraire prend en compte d’autres sites, comme les baraques de la forêt de Chaux », explique Robert Gros.
Pour découvrir ce parcours sans pour autant partir en itinérance plusieurs jours, vous avez la possibilité de faire une ou plusieurs des 12 boucles de randonnée des chemins de Cluny. Sur le site viacluny.fr, elles sont disponibles au téléchargement. Faciles, ces randonnées de 7-10 km ont peu de dénivelé et s’adressent à tous.
Informations pratiques
Chemin de Cluny Bourgogne-Franche-Comté
Tél. : 06 79 89 07 09
Email : [email protected]
